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Partir en guerre, d'Arthur Larrue (Allia)

partir en guerre.JPG"Guerre était célèbre pour avoir dessiné un phallus de soixante-cinq mètres de haut par vingt-sept mètres de large sur un pont en face du quartier général des services secrets. Pour avoir partouzé à six dans une salle du Musée Biologique de Moscou le jour de l'élection de Dimitri Medvedev. Pour avoir retourné dix-huit voitures de police sous prétexte que le ballon de Kaspar s'était glissé dessous et qu'il fallait le lui rendre. Pour avoir lâché vingt-sept chats dans le McDonald de la Place Rouge. Pour avoir volé un poulet cru dans un supermarché, en le cachant à l'intérieur du vagin d'une poétesse qui s'appelait Léna."

Partir en guerre est le récit des 91 jours qu'à passé l'auteur à Petersbourg il y a un an, partageant le même appartement que les membres de Voïna : guerre en russe. On peut faire un paralèle avec le passage en Russie des protagonistes de Moravagine, le roman de Blaise Cendrars : cent ans plus tard, la même radicalité, la même folie, et cette lutte incessante contre la peur. Et puis ce huit-clos forcé qui mène à la rancoeur, la jalousie, la folie... l'amour aussi. La police chasse, la voisine dénonce. C'est aussi une bonne réflexion sur l'art comme vecteur de changement dans nos sociétés : alors qu'ici c'est on joue "la révolution avec la permission de la préfecteure", pour reprendre les mots d'Umberto Eco, en Russie l'art peut être une provocation qui mène directement en prison. L'exemple le plus proche de nous restant les très médiatisées Pussy Riot, dont une membre est une ancienne du groupe Voïna. Arthur Larrue est une belle découverte, sans parler du photographe Raphaël Lugassy dont l'une des photos, tirée de la collection Monde paralèlle, illustre merveilleusement la couverture de ce petit livre paru chez Allia.

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