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  • La carte postale du jour ...

    "Je préfère me débarrasser des faux enchantements pour pouvoir m'émerveiller des vrais miracles." - Pierre Bourdieu

    eric chauvier, contre télérama, minny pops, temps, time, allia, factory

    Je me souviens de cet entretien lu dans un magazine où Daniel Miller (fondateur du label Mute) expliquait qu'à la fin des années septante produire de la musique synthétique était définitivement plus punk que faire du (punk)-rock - et ô combien je lui donne raison encore aujourd'hui, surtout quand j'écoute Minny Pops et leur musique synthétique minimale aux tons gris-noir.
    Je me souviens avoir pensé que Minny Pops n'était pas un groupe new-wave comme Orchestral Manoeuvres in the Dark, ni post-punk comme Joy Division, encore moins de no-wave new-yorkaise comme Circus Mort (le groupe de Michael Gira avant les Swans), mais que pour ces néerlandais là le terme de Dada-muzak était le plus approprié peut-être.
    Je ne me souviens pas avoir jamais vraiment "craqué" pour un titre en particulier de Minny Pops, à part peut-être ce Time au refrain basique, et donc entêtant :

    "Wasting, wasting time-time
    we are wasting, wasting time-time,
    we are wasting, wasting time-time,
    we are wasting precious time-time"

    Je n'ai par contre pas perdu mon temps à lire cet excellent petit livre d'Eric Chauvier qui en 52 entrées (Culture, Nuit, Musique, ...) dresse un portrait d'une "zone périurbaine". Son regard est celui d'un anthropologue, ses références sont Adorno, Michel de Certeau et Marcuse, et c'est en adoptant le genre de la fiction littéraire qu'il arrive à cerner tout le complexe d'une banlieue pavillonnaire comme il en existe tant dans les pays occidentaux. C'est génial (et je réjouis de la sortie imminente de son prochaine livre : Les mots sans les choses, toujours chez Allia, trois fois hourra!) :

    "TEMPS. - Un peu comme on se réveille d'un mauvais rêve, nous nous sommes rendu compte, après avoir décidé de nous arrêter sur notre mode de vie et de réfléchir à notre existence dans ce cadre périurbain, que notre temps s'égrenait au rythme du flux des voitures circulant dans notre rue. Nous avions, certes, des repères de type chronologique, mais ceux-ci n'étaient que la surface illusoire de notre existence. De façon plus profonde, notre temps est rythmé de manière quasi inconsciente par les bruits des voitures aux heures de pointe ou bien le calme total qui, aux heures creuses, s'abat sur notre rue comme sur un enterrement."