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  • La carte postale du mercredi 13 novembre 2013

     

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    Je redécouvre ce disque dans ma collection. Un enchantement qui craque et qui crépite, usé comme il le faut, trace d'une passion pour la musique qui perdure. Et je lis, avec un émerveillement presque égal, dans ce recueil joliment intitulé Mon royaume pour un livre, ce passage de Sylviane Dupuis : "Quarante ans plus tard, le monde a encore changé. On ne peut pas ressasser "l'ère du vide" sans rien faire, ni continuer à attendre Godot, ou Dieu, ou le salut ; tout est peut-être désespéré, tout est désespéré ; mais reste aux hommes ayant enfin pris conscience du fait qu'il n'y a personne à attendre et qu'il leur faut "s'inventer", à faire usage de leur liberté, de leur courage, de leur force d'amour, de la parole (poétique) et de l'imagination, pour continuer ensemble. Si possible.
    Ce pourrait être la leçon de ma pièce. Parce que le théâtre est "un outil pour mieux se comprendre et se situer dans le monde" qui répond au "besoin de dire NON d'une façon qui soit une ouverture" (Michel Vinaver)."

  • La carte postale du jeudi 7 novembre 2013

     

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    "At the all night party, Standing in the corner, I am watching you, Drink in my hand, I wish it were you instead". C'est Anne Clark narrant la solitude au milieu des autres sur les accords maladifs du guitariste Vini Reilly. À l'inverse Giulio Minghini conte lui la façon de remplir le vide de sa vie par les autres en passant par le biais des sites de rencontres dans ce Fake tout en réalisme et cruauté : "Quand Alexandra, pubeuse épanouie, entre pour la première fois dans ma chambre, elle reste bouche bée devant les livres qui tapissent les parois et s'entassent un peu partout au sol. J'ai remarqué que ce décor a le pouvoir de mettre les filles que je rencontre par ce site dans un curieux état d'excitation. L'alibi culturel comme facteur érotisant - je note à la hâte cette phrase sur un paquet de clopes pendant qu'elle est aux toilettes. Lorsqu'elle revient et me demande si j'aime Amélie Nothomb, je ronfle déjà."

  • La carte postale du dimanche 3 novembre 2013

     

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    Liz Fraser des Cocteau Twins c'est un chant de sirène noyé dans un océan de réverbération, et au moment où celle-ci psalmodie sur Tinderbox (of a heart) "Through the edged are beaten, You'd feel danger there" je lis dans le livre Du trop de réalité de la pythie surréaliste Annie Le Brun : "Sans doute, "abandonner la surface, soit pour monter, soit pour descendre est toujours une aventure", insiste encore Victor Hugo, non sans rester persuadé que "tout homme est l'aventurier de son idée" mais aussi que "ce palais de l'impossible, les hommes voudront toujours l'habiter", pour l'imprescriptible raison que "nous vivons de questions faites au monde imaginaire". Et puisqu'il s'agit de "sortir du réel" pour entrer "dans le vrai", seule importe la hauteur de vue qui est directement proportionnelle à la profondeur de plongée."

  • La carte du jeudi 31 octobre 2013

     

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    se laisser étreindre par la sensualité de Lisa Germano quand elle chante sur A million times "You can't leave me no not really, we are happy with this misery, so we'll start it all again, a million times, a million times" et puis se laisser porter par la prose du serbe Goran Petrovic quand il écrit dans son merveilleux roman multidimensionnel Soixante-neuf tiroirs : "Un temps dans le temps. Adam s'est rappelé avoir entendu parler d'un homme là-bas, où les gens ne semblent construire des ponts et des bacs en temps de paix que pour pouvoir fuir en temps de guerre, qui refusait d'alimenter un maigre feu avec un livre, alors que la famille entière gelait, avant que tous l'eussent relu. Un temps dans le temps."