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  • Nous ne serons plus jamais seuls, de Yann Gonzalez

    "Embrasses-moi, comme si c'était la dernière fois" scandait le groupe DAF en 1981...

    (cliquez sur la photo pour voir le film depuis le site d'Arte)

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    Un peu comme le groupe allemand le faisait avec sa musique énergique et minimale, Yann Gonzalez met en image l'urgence des sentiments de la jeunesse, sublimé en 35mm/noir-blanc dans ce court-métrage admirable. Les corps se meuvent frénétiquement, à l'assault des uns des autres, on se parle avec les yeux, les larmes, les rires, tout ça en plein décallage controlé avec la musique de M83 : éthérée, épique, entétante. Au final, le lever de soleil, la nostalgie d'une jeunesse qui se dilapide (dixit DAF), alors que tout peut recommencer ... Love will tear us apart, again, and again.

    Pendant le tournage Yann Gonzales fait danser ses ados sur "A forrest" de The Cure et "A sea within a sea" de The Horrors, preuve une fois encore de son bon goût musical, en plus d'un certain sens de l'esthétique.

  • Une littérature sans écrivains, de Basile Panurgias, aux éditions Léo Scheer

    panurgias.jpgUn auteur qui écrit que "l'enthousiame aveugle ne convient qu'aux mauvais livres" est à tout égard fréquentable. C'est donc avec plaisir que j'ai découvert cet essai, en même temps que son auteur d'ailleurs (qui publie pourtant depuis vingt ans). Le style me rappelle un peu le Journal volubile d'Enrique Vila-Matas. C'est de ces livres qui en citent d'autres, ce qui multiplie les possibilités de lectures. Panurgias questionne la valeur du livre et de la littérature même, à travers des récits intimistes d'une causticité dénuée d'amertume, et surtout : l'auteur ici ne verse pas dans la nostalgie à la Houellebeigbedantzig&co qui voudraient bien que "c'était mieux avant", mais replace le questionnement dans la simplicité de notre époque, à savoir le téléchargement gratuit. Grâce à lui on n'a plus honte de critiquer un classique - pour ma part Ulysse me tombe des mains ... - ni de parler de livres qu'on n'a pas lus, ou juste feuilletés. "Ma lecture de Camilla Läckberg est, somme toute, conditionnée par la présentation d'Easyjet Magazine, et me dispense de la lire. Plus grave, plus ridicule et plus libérateur, je peux juger de beaucoup de livres sans prendre la peine de les lire. Du coup, je comprends que leurs auteurs en bâclent l'éxécution". En attendant cette nouvelle ère sans livres physiques, ni librairies, ni éditeurs, et où l'importance de l'écrivain sera toute relative, la lecture même de cet essai est des plus sympathiques.