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  • La carte postale du jour ...

     

    samedi 24 août 2013.jpg

    avec comme arrière fond sonore l'orage et les trombes d'eau qui se déversent sur ma terrasse, et alors que Virginia Astley chante "it looks ok until you're there, and then you find that you're alone, i've got you here beside me, but love's a lonely place to be, surely life is worth more", Eric Laurrent écrit dans Ne pas toucher une de ses très longue phrase comme je les aime tant : "Justement je ne connais rien de plus détestable ni de plus morbide que la tendresse je ne vois personnellement en son avènement au sein d'un couple que l'indice de la ruine et de la déchéance des sentiments qui unissent ses deux membres la tendresse c'est le voile pudique et mièvre par lequel on recouvre l'indifférence croissante qu'on éprouve l'un pour l'autre sans oser se l'avouer par peur de la solitude c'est comment dire oui une myopathie du cœur d'ailleurs littéralement ce qui est tendre n'offre pas de résistance et se laisse facilement entamer c'est quelque chose de mou en somme de flasque de mort."
  • La carte postale du samedi 17 août 2013 ...

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    au son des complaintes lancinantes et méditatives du violoncelle de Julia Kent, je lis dans le Les Pays de Marie-Hélène Lafon : "Armand avait mordu dans le chaud de la vie, étudiant assez de droit pour embrasser une carrière honorable et être dans le monde, dévorant pendant deux décennies des femmes, Proust, Flaubert, Céline, Faulkner, qu'il nommait ses quatre points cardinaux, et quelques autres. Le surgissement, il disait l'apparition au double sens religieux et flaubertien du terme, d'Antoinette Marie et de son violoncelle dans sa vie d'insulaire vertigineux avait rétabli l'ordre cosmique des constellations et il s'était employé, pour le temps qui lui était imparti, à faire maison."
  • La carte postale du dimanche 11 août 2013 ...

     

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    alors que Mogwai chantent "what are they doing in heaven today, where sin and sorrow are all done away? peace abounds like a river, they say. what are they doing there now?", Matthieu Mögevand écrit "Quelques semaines plus tard, occupé à rédiger mon premier roman, je devais tomber sur cette citation de Hermann Hesse qui résumait magnifiquement ce que j'avais éprouvé: "de même agissent et se meuvent et vivent la plupart des hommes d'heure en heure et de jour en jour ; par nécessité, sans que leur volonté y ait part, ils font des visites, mènent des entretiens, passent au bureau leurs heures de travail d'une façon automatique, forcée, involontaire ; tout cela aurait pu, au même titre, être fait par des machines ou n'être pas du tout ; c'est bien cette mécanique éternellement en mouvement qui les empêche, comme moi, de critiquer la vie, de sentir et de reconnaître sa fadeur et sa stupidité, sa tristesse et son vide désespéré."
  • La carte postale du jour ...

     

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    alors que Brendan Perry de Dead Can Dance chante "when all the leaves have fallen and turned to dust, will we remain entrenched within our ways?", Yukio Mishima écrit "du point de vue de la connaissance, jamais la Beauté n'est consolation. ce peut être une femme, ce peut être une épouse, ce n'est jamais une consolation. cependant, du mariage de la connaissance et de cette Beauté qui n'est pas une consolation, quelque chose naît. quelque chose d'éphémère, de pareil à une bulle, à quoi l'on ne peut absolument rien. oui, quelque chose naît ; et c'est ce que les gens appellent l'Art."
  • La carte postale du jour ...

    jeudi 1er aout 2013.jpg

    alors que Michael Gira des Swans chante "when, when we were young, we had no history, so nothing to lose", Roland Jaccard écrit dans cette biographie où l'on croise de nombreux et sympathiques nihilistes "1961, l'année de mes vingt ans. en ce temps-là, Elvis Presley et Allen Ginsberg étaient les rois du sentiment et le mot amour avait la même force que le mot tuer. j'en faisais l'expérience. Leonard Michaels aussi. je ne savais rien de lui. il aura fallu un demi-siècle pour que je découvre son amour pour Sylvia, pour que je lui dise : désolé, mais votre roman (il s'intitule Sylvia), c'est moi qui aurait dû l'écrire."