Hier soir j'ai survolé la péninsule ibérique d'un bout à l'autre en sirotant un porto. Mes compagnons d'un moment furent Demian du groupe espagnol Ô Paradis chantant sa mélancolie "Has estado jugando. Has perdido. En el infierno preparan tu soledad. Ahora puedo mirar a travers de ti. En el infierno preparan tu soledad", et Raoul Vaneigem dont je pouvais lire dans son Histoire désinvolte du surréalisme : "Bien que les situationnistes n’aient pu empêcher l’idéologie situationniste – le situationnisme – de se répandre en remugles de mondanité, la radicalité de leur pensée demeure intacte et poursuit son chemin. De même, le noyau qui rayonna de l’expérience vécue par les dadaïstes et les surréalistes n’a rien perdu de son caractère infrangible. Il continue à frapper de dérision les foires mercantiles de la récupération, il dévaste de son rire inextinguible les champs d’opium culturel où broutent ceux qui n’ont d’existence que par l’esprit, et dont tirent profit les gens de pouvoir et les prédateurs en tous genres."