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ian curtis - Page 2

  • La carte postale du jour...

    "J'ignore la nature des armes qu'on utilisera pour la prochaine guerre mondiale. Mais pour la quatrième, on se battra à coup de pierres."
    - Albert Einstein

    omd, orchestral manoeuvres in the dark, enola gay, ian curtis, einstein,

    Je me souviens plutôt bien de cette classe de neige de 81-82, à Thyon 2000 (à cette époque les années 2000 représentaient encore un futur quasi-inaccessible), j'avais alors dix ans, fin de semaine et disco organisée dans une salle commune du chalet avec, sur vote, deux titres à choix : Enola Gay d'Orchestral Manoeuvres in the Dark ou Words de F.R.David; à l'énoncé de ces deux chansons, une petite frappe (de la classe qui nous accompagne) exige de tous les garçons, moi y compris, que nous donnions nos voix à Enola Gay, le poing en avant à hauteur des visages, que j'imagine blêmes - quand j'y repense aujourd'hui, c'était plutôt un bon choix (ça m'évite le souvenir pénible d'un slow honteux sur la musique utilisée dans le film La Boum, quand même), même si le procédé reste discutable.


    Je me souviens de l'émotion éprouvée en découvrant dans les années 2000 que la chanson Statues qui figure sur ce deuxième album d'OMD - Organisation - est dédiée à Ian Curtis, le chanteur de Joy Division, et j'ai aussi été estomaqué quand j'ai appris que ce groupe, désirant être à la fois Abba et Stockhausen (dixit son chanteur dans un entretien) avait en quelque sorte saboté accidentellement sa carrière avec son quatrième (et pourtant excellent) album - Dazzle Ships -, dont le son plus sombre et expérimental fit dégringoler les ventes à 300'000 milles exemplaires, alors qu'ils avaient vendu 3 millions de copies du précédent disque - Architecture & Morality, ce qui revient à 90% d'auditeurs en moins, ce n'est pas rien.


    Je me souviens aussi d'avoir détecté tout récemment une légère obsession d'OMD pour les avions de combat et les bombardements, que cela soit avec le récent Dresden - qui revient sur le tapis de bombes déversées sur la Florence de l'Elbe du 13 au 15 février 1945 qui se solda par 20'000 à 30'000 victimes civiles -, avec aussi The Messerschmitt Twins (1980), et bien sûr Enola Gay, LE tube new wave d'OMD,  au sujet pourtant grave puisqu'il parle de la forteresse volante B-29 (nommée ainsi par le pilote, le Colonel Paul Tibbets, pour rendre hommage à sa mère : Enola Gay Hazard Tibbets) qui largua la bombe atomique (appelée Little Boy) sur Hiroshima, d'où ces paroles incompréhensibles pour le jeune garçon que j'étais alors :

     Enola Gay
     Is mother proud of little boy today
     Ah-ha this kiss you give
     It's never ever going to fade away

     Enola Gay
     It shouldn't ever have to end this way
     Ah-ha Enola Gay
     It shouldn't fade in our dreams away

    http://vimeo.com/79026680

     

    Atomic Bazaar est un livre qui fait froid dans le dos. William Langewiesche dresse un portait hyper détaillé de la prolifération continue et incontrôlable des matériaux propres à l'élaboration d'une bombe atomique, cela surtout dans les pays dits pauvres. Un travail journalistique de qualité, fort intéressant, avec comme point de départ le largage de la toute première bombe nucléaire par le Boeing Enola Gay sur Hiroshima, pour ensuite aller en ex-URSS et finir au Pakistan, véritable poudrière atomique pour terroriste - selon l'analyse de l'auteur qui est allé sur place rencontrer plusieurs spécialistes. Après cette lecture, on ne peut que savourer chaque gorgée de café comme si c'était la dernière.

     

    "Tibbets parlait d'expérience et, d'une certaine façon, il avait raison : c'était évidemment jouer de malchance que de se trouver sous son avion en 1945. Cependant, les innocents qui moururent ce jour-là n'étaient pas des victimes collatérales - pas plus que les victimes du World Trade Center. En effet, Hiroshima avait été choisie au premier chef en tant que cible civile et avait été épargnée par les traditionnelles bombes incendiaires afin de la réserver à la démonstration la plus dramatique possible des conséquences d'une frappe nucléaire. Trois jours après, la ville de Nagasaki fut frappée par un engin encore plus dévastateur : une bombe sophistiquée basée sur le principe de l'implosion, construite autour d'un cœur de plutonium de la taille et de la forme d'une balle de baseball, la masse critique étant atteinte quand ce cœur est comprimé de manière symétrique par des explosifs arrangés très précisément tout autour. Il en résulta une détonation de vingt-deux kilomètres. Bien que la ville fut protégée en grande partie par ses deux collines, les pertes s'élevèrent à environ soixante-dix mille personnes. Certains chicanent en avançant qu'une démonstration en pleine mer, ou même au-dessus de la baie de Tokyo, aurait pu conduire les Japonais à se rendre, sans coûter autant de vies humaines - et dans le cas contraire, une autre bombe était prête. Mais le but était de terroriser totalement une nation entière : atomiser des civils était le meilleur moyen d'y parvenir."

     

  • La carte postale du jour...

    "L’errance dans l’indéfini est notre marque à tous. Nul paradis, et nulle soif de celui-ci. Une nostalgie qui n’a d’infini que son inaccomplissement. Voici tout ce qui, en nous, est positif : nous avons transformé la malchance en charme. Nous avons donné un sens vivant à la négation."
    - E.M. Cioran, Bréviaire des vaincus II

    dimanche 18 janvier 2014.jpg

    Je me souviens très clairement du jour où j'ai acheté The Idiot d'Iggy Pop, c'était au marché aux puces, j'avais 18 ans, et je l'ai beaucoup écouté sur ma platine portable - une platine et deux enceintes détachables qui servaient de couvercle ; 20.- aux puces, quand j'y repense, la vie pouvait vraiment être très bon marché en 1988/89 -, d'abord dans le comble d'un vieil immeuble aux Acacias (le squat des Épinettes) qui me servait de chambre, et puis dans une chambre d'un immeuble juste à côté, mais cette fois-ci au rez, avec les fenêtres murées...
    Je me souviens bien d'avoir toujours eu une écoute indirecte de l'iguane rocker, d'abord durant mon apprentissage de disquaire en découvrant la reprise de Funtine sur l'album Love Hysteria de Peter Murphy en 1988 (à la même époque je regardais pour la première fois Les Prédateurs, film vampire homo-érotique, avec David Bowie et Catherine Deneuve, où l'on pouvait entendre un extrait de Funtime et voir une scène mémorable avec Bauhaus, le groupe de Peter Murphy), un peu auparavant c'est Siouxsie qui m'avait converti à Iggy en reprenant son Passenger sur Through the Looking Glass, Sans oublier Sisters of Mercy qui reprenait 1969 en face B de leur maxi Alice - à l'époque où ils étaient encore intéressants (avant de faire du métal-fm à la fin des années 80 en somme) -, mais le tout premier à m'avoir fait entendre Iggy Pop (sans le savoir) fut bien sûr David Bowie et sa version de China Girl (difficile de parler de reprise puisqu'il a composé ce titre avec Iggy Pop pour l'album The Idiot), cette chanson qui marqua tant Ian Curtis, le chanteur de Joy Division, qui le fit découvrir à Bernard Sumner en 1977, The Idiot portant en lui les germes de l'album Unknown Pleasures, et China Girl celui de Love Will Tear Us Apart.
    Je me souviens aussi de l'amertume de cet album, du sarcasme qui pèse dans la chanson Funtime, à l'époque où je lisais Cioran et Lautréamont, c'était probablement, avec Joy Division, Kraftwerk et Bowie bien sûr, l'une des œuvres les plus marquantes, qui m'a le plus touché, j'ai toujours des frissons quand je réécoute The Idiot aujourd'hui, spécialement Funtime :

     Fun
     hey baby we like your lips
     Fun
     hey baby we like your pants
     all aboard for funtime
     Fun
     Hey, I feel lucky tonight
     Fun
     I'm gonna get stoned and run around
     All aboard for funtime
     Fun
     Last night I was down in the lab
     Fun
     Talkin' to Dracula and his crew
     All aboard for funtime
     Fun
     I don't need no heavy trips
     Fun
     I just do what I want to do
     All aboard for funtime

    Comment ne pas être séduit par le nouveau roman de Virginie Despentes : Vernon Subutex 1 est non seulement un clin d'œil à l'Attrape-cœur de Salinger, mais c'est un roman rock où l'auteur se pose en formidable observatrice des mœurs contemporaines, avec un certain goût pour les stéréotypes, dans un style simple et direct, cinglant même. Et comme la chair est faible, il suffit pour ma part qu'on cite Joy Division et Einstürzende Neubauten dans un paragraphe pour qu'un sourire en forme de banane se forme sur mon visage, les extrémités allant jusqu'à rejoindre mes deux oreilles. Mais Despentes a du génie, en effet on ne lâche que difficilement ce roman tant on est entraîné dès le premier paragraphe. Résolument dans son époque, Vernon Subutex 1 s'adresse aux quinquagénaires, aux trentenaires, aux post-ados, aux rockers, mais pas seulement, à ceux qui avaient des posters de Siouxie ou de Cure dans leur chambre d'ados, à ceux qui ont suivi le renouveau du rock (pour peu que cela existe vraiment...) avec les Kills, les Strokes et que sais-je encore. Le ton est acerbe, parfois brutal, sans concession, c'est même - pour paraphraser un défaut de langage actuel - : c'est TROP. Oui, on est dans l'excès permanent, enfermé dans un post-modernisme qui donne dans l'hyper-référentiel. À partir de la moitié du roman j'ai eu cette vague sensation de me faire un peu avoir, de lire quelque chose d'un peu facile car oui : les "mecs de droite" sont bas du front et racistes, les "jeunes rockeuses" ont des franges et des santiags, etc. Heureusement, la question "Mais où est donc la littérature?" est en définitive contrebalancée par le fait que Virginie Despentes arrive à faire un roman "pop" avec une véritable intelligence, par un sens aigu de la phrase, du paragraphe, une écriture qui pointe tous les défauts de nos sociétés occidentales (les musulmans ne sont pas épargnés ici non plus), qui parle à la fois d'errance (qui renvoie à l'Ulysse de Joyce), mais aussi de rock, de dope, de baise. Et comme le protagoniste est un ancien disquaire, ça me parle, évidemment, mais sans me bouleverser pour autant. En tout cas, chacun en prend pour son grade, moi y compris... allez, trois extraits pour le prix d'un, tiens, pour vous montrer que Despentes manie quand même le paragraphe coup de poing à merveille ! La suite en mars.

    "D'aucuns prétendaient que c'était karmique, l'industrie avait connu une telle embellie avec l'opération CD - revendre à tous les clients l'ensemble de leur discographie, sur un support qui revenait moins cher à fabriquer et se vendait le double en magasin... sans qu'aucun amateur de musique n'y trouve son compte, on n'avait jamais vu personne se plaindre du format vinyle. La faille, dans cette théorie du karma, c'est que ça se saurait, depuis le temps, si se comporter comme un enculé était sanctionné par l'Histoire."

    "Tous à dégueuler leur caviar, le nez plein de coke, après avoir récompensé du cinéma roumain. Les intellos de gauche adorent les Roms, parce qu'on les voit beaucoup souffrir sans les entendre parler. Des victimes adorables. Mais le jour où l'un deux prendra la parole, les intellos de gauche se chercheront d'autres victimes silencieuses."

    "Facebook n'a plus rien à voir avec le joyeux bordel auquel il avait participé, il y a une dizaine d'années. On ne savait trop s'il s'agissait d'un gigantesque baisodrome, d'une boîte de nuit, d'une mise en commun de toutes les mémoires affectives du pays. Internet invente un espace-temps parallèle, l'histoire s'y écrit de façon hypnotique - à une allure bien trop rapide pour que le cœur y introduise une dimension nostalgique. ça n'a pas le temps de prendre qu'on est déjà dans un autre paysage. Vernon traîne sur son réseau Facebook comme il errerait dans un cimetière, les derniers occupants des lieux sont des zombies furieux, qui vocifèrent comme s'ils étaient des cobayes enfermés dans leur cellules, écorchés vifs et les plaies passées au gros sel."

     

  • La carte postale du jour...

    "Nous trouvons de tout dans notre mémoire : elle est une espèce de pharmacie, de laboratoire de chimie, où on met la main tantôt sur une drogue calmante, tantôt sur un poison dangereux."
    - Marcel Proust, Sodome et Gomorrhe

    dimanche 21 décembre 2014.jpg

     

    Je me souviens d'avoir découvert la musique de The Wake en 1990 avec leur album Make it loud et surtout son titre d'ouverture - English rain - qui reste aujourd'hui encore l'un de mes favoris, puis, en remontant dans leur discographie, j'ai pu constater que leur œuvre reflétait à merveille l'évolution de la pop indépendante des années 80, commençant d'abord avec un album de post-punk aux consonances froides rappelant clairement Joy Division, puis la new-wave synthétique et mélancolique de New Order, subtilement mâtinée de dub, référence que je retrouve dans l'album Here comes everybody justement, jusqu'à Make it loud et un son indie-pop typique de cette fin de décennie.
    Je me souviens bien d'avoir adoré ces pochettes où les Ecossais de The Wake utilisaient les peintures d'El Lissitzky, à savoir le maxi Something outside, de 1983, orné de l'œuvre Battez les blancs avec le coin rouge, et puis sur l'album Here Comes Everybody (ici ré-édité dans un beau coffret où El Lissitzky est une fois de plus à l'honneur), et j'ai pu, au fil du temps, retrouver souvent des pochettes d'albums influencées ou utilisant carrément des peintures de cet artiste russe, comme par exemple l'album Die Mensch Maschine (1978) de Kraftwerk, B-2 Unit (1980) du Japonais Riuichi Sakamoto ou, plus proche de nous, sur le maxi This Fffire (2004) des - eux aussi écossais! - Franz Ferdinand.
    Je me souviens aussi d'avoir toujours trouvé que Here comes everybody pèche par excès de synthé, ce qui le rend un peu difficile d'écoute parce que daté, mais il y a quelques perles dessus, notamment le titre éponyme et son ambiance première mouture de New Order - l'album Movement de 1981, ou plus encore la peel session de 1982 contenant les titres 5-8-6 ou Turn the Heater On, géniaux! -, une ambiance froide et répétitive, une basse dub, une voix lointaine, et un texte qui me fait penser à la fois au Blue Monday de New Order et au Sunday morning du Velvet Underground, magique...

    "The river runs into the sea
     The sun must shine today
     As my imagination is about to slip away
     Milk and honey waiting for me on the other side
     It's early in the morning
     And I thought I heard you
     I miss you
     I miss you"

    Parler du passé, c'est aussi parfois rentabiliser celui-ci. Peter Hook, bassiste de Joy Division puis New Order, l'a fait : livre inintéressant intitulé Unknown Pleasures - Joy Division vu de l’intérieur, qui suit le fil narratif du film d'Anton Corbijn sur Ian Curtis (Control), ainsi que celui sur le label Factory (24hours party people), mal écrit, ronflant, prétentieux (New Order aurait inventé la techno et personne comme "Hooky" ne joue de la basse comme ça - ben voyons), suivi d'une tournée où il joue et chante la totalité du permier album de Joy Division, allant même jusqu'à vendre sur Ebay des 45tours du groupe en immitant la signature de Ian Curtis, 45tours dont il est bon de signaler qu'ils sont parfois parus après la mort du chanteur... mais passons. Bernard Sumner échappe heureusement au côté "bancable" des souvenirs et de la mémoire (sélective) en plaçant son livre non pas dans le genre chronologique  - en 1979 on a fait ça, puis en 1980 ça, etc, ce qui peut-être très ennuyeux - mais plutôt sous une forme thématique. Certains passages de New Order sont ainsi ignorés (on passe très vite sur le premier album par exemple), au profit de détails plus intéressants et surtout plus personnels. J'ai beaucoup aimé lorsqu'il signale cette discussion avec Ian Curtis durant l'enregistrement de Closer, où le chanteur donna quelques signaux de détresse à Bernard en lui expliquant qu'il était à bout, et qu'il aimerait parfois tout arrêter pour aller travailler dans une librairie. C'est aussi toujours intéressant de suivre l'évolution d'un groupe. New Order a d'abord dû survivre à la mort de Ian Curtis et à la fin abrupte de Joy Division, a voulu se détacher de la production de Martin Hannett, puis a désiré plus que jamais (ils l'avouèrent eux-mêmes dans les années 2000) avoir un second Blue Monday, mais n'ont jamais vraiment réussi un tel succès. Ce Chapter and Verse de Bernard Sumner a donc le mérite de l'honnêteté, on y trouve de belles photos, c'est aussi un magnifique hommage à Ian Curtis, et la lecture est agréable (ce n'est pas encore traduit en français, avis aux éditeurs Allia, Camion Blanc, le Mot et le reste...). J'adore le passage des influences, où l'on remarque que le son d'un groupe n'est jamais vraiment "révolutionnaire" mais découle de multiples influences et d'un long travail (Joy Division doivent eux beaucoup à l'album The Idiot d'Iggy Pop, à la chanson Dirt des Stooges ou encore au titre Negativland de Neu!).

    "I'd become interested in electronic music back in the Joy Division days. As a band, we loved Kraftwerk, the inventivness they had, and we'd play "Trans-Europe Express" through the PA before we went on stage. But we were also into disco records by people like Donna Summer and Giorgio Moroder, anything they had a new sound and felt like it was looking forward. We still loved guitars, too, though : The Velvets, Lou Reed, David Bowie, Neil Young and Iggy Pop. The first time I went round to meet Ian at his house after we gave him the singer's job, he said, "Fucking listen to this", put a record on, and the song was "China Girl" by Iggy Pop from The Idiot. He said it had just come out and I thought it was fantastic. There was also the stuff that went back to my youth-club days : The Stones, Free, Fleetwooc Mac, Santana, Led Zep, The Kinks.
     Then Bowie produced the trilogy of albums he made in Berlin, which was infused with a cold austerity, something we could relate to living in Manchester, a place with a very similar vibe. We also liked the B-side of "Heroes" and "Low", pieces of electronic music he'd created along with Brian Eno. I loved it. It was a whole new kind of music to me, one that was moving things on, looking to the future, not the past.
     All these influences were converging at roughly the same time as the equipment was becoming available to put them into practice. I'd experimented with synthetizers with Joy Division, on occasion with Martin Hannett, and has a string synthetizer myself, an ARP Omni II, which i bought because I liked to look of it : I didn't really care what it sounded like. As it happened, it was a string synthetizer, which was fortunate, because I wanted one and it was the only affordable synth on which you could play more than one note at the same time. Most synths at the time were super-expensive, way out of my price range, but one day I saw a magazine called Electronics Today that had a picture of a synthetizer on the front and the legend, "Build this for £50" written over the top of it. I bought the magazine and the kit and from three months stayed up really late putting together my Transcendent 2000. I'd put a film on the TV, usually 2001 or A Clockwork Orange, or a film from the 1940s. I loved the films of Powell and Pressburger ; they were the sort of films I could turn the sound off and have these great images playing ino the night as I soldered away, music on the background."