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frédéric pajak

  • La Carte postale du jour ...

    "Nul n'a jamais écrit ou peint, sculpté, modelé, construit, inventé, que pour sortir en fait de l'enfer."

    - Antonin Artaud, Van Gogh, le suicidé de la société

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    Je me souviens de cette fille qui m'avait dit qu'une classe entière de son collège était fan de The Chameleons, excepté peut-être trois ou quatre élèves quand même ; j'avais alors pu juger à quel point ce groupe, aux alentours de 1988 en tout cas, avait un succès presque aussi grand que The Cure ou U2 - mais qui s'en souvient aujourd'hui ?

    Je me souviens bien que dans un entretien, le chanteur Mark Burgess avait déclaré que lorsqu'ils avaient fondés les Chameleons, en 1981, près de Manchester, le but était de ne pas ressembler à toutes ces copies de Joy Division ; pari (presque) réussi puisque leur premier album post-punk et épique, Script of the bridge - produit par le même producteur que U2 à qui ils ressemblent un peu d'ailleurs (U2 période 79-81 donc) -, se détachait plutôt bien de l'ombre écrasante de Joy Division, dont le chanteur s'était suicidé un an plus tôt.

    Je me souviens aussi m'être toujours demandé "mais qu'est-ce que c'est que cette pochette moche et ratée de groupe de hard-rock progressif des années 70 ?!?" ; reste heureusement la musique, comme A Person Isn't Safe Anywhere These Days par exemple ...

    https://www.youtube.com/watch?v=MGLOeQ3Y618

     

    Frédéric Pajak fait ici honneur aux mots de Flaubert qui dit que l'auteur, dans ses livres, doit être présent partout mais visible nulle part. De tous ses Manifeste incertain, Pajak n'a en effet jamais été aussi peu présent. Certes il vitupère contre la misère de la société moderne au début du livre, sur l'absence de beauté des centre-villes "ravagé par les boutiques", mais c'est pour mieux se consacrer à la biographie de Vincent Van Gogh qu'il admire, on le sent bien, énormément. On découvre ainsi Vincent AVANT Van Gogh. Car bien sûr, tout le monde sait pour l'oreille coupée, mais peu (j'en faisais partie avant de lire ce livre) connaissent à quel point la folie de Van Gogh fut grande et dévastatrice, à quel point il fut possédé par l'art et la peinture, et ô combien cette possession fut dévoration. Et là où nous pourrions n'être plus que fasciné par la folie de l'artiste, Pajak sait nous rediriger avec soin vers la peinture, puisque il faut, comme disait Sénèque, toujours séparer les choses du bruit qu'elles font ; et en cela, Pajak est un guide formidable - sans oublier bien sûr ses dessins, ceux de Pajak donc, qui sont formidables et illustrent de manière souvent distante cette belle biographie dont on sort avec un regard neuf, comme lavé, sur Vincent Van Gogh et son art - cet artiste qui ne vendit qu'une seule toile de son vivant et mourut dans des circonstances étranges...

    Extrait du Manifeste Incertrain 5, de Frédéric Pajak (publié aux éditions Noir Sur Blanc) :

    "C'est l'automne. Les arbres jaunissent, perdent leurs feuilles. La couleur jaune remplit l'espace.

     Au détour d'une lettre à son ami le peintre belge Eugène Boch, il se montre soudainement nostalgique : "J'aime tellement ce triste pays du Borinage qui toujours me sera inoubliable."

     Vincent lit un article sur Ma religion, de Léon Tolstoï. Il y apprend que celui-ci annonce une "révolution intime et secrète des gens, d'où renaitra une religion nouvelle ou plutôt quelque chose de tout neuf, qui n'aura pas de nom, mais qui aura le même effet de consoler, de rendre la vie possible, qu'autrefois avait la religion chrétienne." Vincent prédit que bientôt "on finira par en avoir assez du cynisme, du scepticisme, de la blague, et on voudra vivre plus musicalement."

     Il est d'humeur de plus en plus inégale. Ses états d'exaltation font place à une manie de la persécution. S'en inquiète-t-il ? Il balaie vite ses craintes, déclare que ses sentiments "donnent plutôt dans les préoccupations d'éternité et de vie éternelle."

     Il lui tarde d'accueillir Gauguin dans la Maison jaune. Celui-ci doit arriver très bientôt. Corps et âme, Vincent se prépare à accomplir son projet d'"Atelier du Midi" ; il se dit même prêt à "plaire au public" afin d'apporter quelques sous à la communauté. Son utopie se présente comme une ascèse : un toit, un lit, de quoi manger et "soutenir le siège de l'insuccès" - qui durera toute l'existence. Il s'agit de vivre au prix le plus bas et de produire des œuvres de qualité, "en vendant peu ou pas". L'important est de préparer le salut pour les peintres du futur : "Nous devons surtout chercher le remède en dedans de nous, dans la bonne volonté et la patience. En nous contentant de n'être que des médiocrités. Peut-être ainsi faisant, préparons-nous une nouvelle voie."

     

     

     

  • La carte postale du jour...

    Mon enfant, tu ne seras pas un homme médiocre; il faut que tu deviennes ou entièrement bon ou entièrement mauvais.

    - Plutarque, Vie parallèles des hommes illustres

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    Je me souviens d'avoir découvert Karl Blake au début des années 90 avec un portrait de lui posant les poings fermés en avant où l'on pouvait lire "hate" sur la main gauche  et "love" sur la droite, chaque lettre étant tatouée dans l'ordre sur l'index, le majeur, l'annulaire et l'auriculaire, tout comme le révérend Harry Powell, le tueur en série du film La Nuit du Chasseur.

    Je me souviens bien qu'avec Brendan Perry (Dead Can Dance), Nick Cave, Ian Curtis et John Grant, Karl Blake fait partie de mon panthéon des plus belles voix de la musique indépendante, mais que ses disques sont si inégaux - oscillant entre des ballades désespérées et un rock progressif bruyant aux sonorités jazzy et expérimentales -, ses textes si bizarres, qu'il reste un chanteur peu connu, difficile d'accès, descendant maudit de William Blake, affublé d'une apparence de bûcheron adepte de rock psychédélique.

    Je me souviens aussi d'avoir eu de nombreux et fort sympathiques échanges écrits avec Karl Blake, dans l'idée de réaliser une compilation des titres "audibles" de Shock Headed Peters (Ideal, Chalet d'amour, Mon repos, le magnifique duo avec Sally Doherty : After you is manner, etc.), tiré notamment du grandiose premier album sorti à la mitan des années 80, Not born beautifull, mais incluant aussi certains projets parallèles ou collaborations, mais qu'il a toujours gentiment refusé, cela aurait pourtant été "ideal"...

    I want a house with big thick doors and a big Brown rooms and rippling fires and windy chîmneys with Windows with curtains reddy Brown like old carpets - with lift gate shutters that lock across people only that I know coming in and people that I know only coming in and no one breaking in

    Perhaps a moat would be too grand a forest would be friendly a wood a welcome; No fields though - I think - with fields you can see it coming and I don't think I want to see it.

     (Shadows of aeroplanes are frightening)

    https://www.youtube.com/watch?v=uPyPOekPsAk

    Dans la littérature il est des voix particulières, et celle de Frédéric Pajak résonne comme aucune autre. Son Manifeste incertain fait toujours plus d'émules et c'est grande joie. Refusant le terme essai, ses livres illustrés sont autant flâneries biographiques que réflexions - parfois même critiques - sur le monde moderne. Précédemment hantée par Nietzsche, Cesare Pavese et surtout Walter Benjamin, l'œuvre protéiforme de Pajak donne maintenant à découvrir le cas Gobineau et, pour un très bref passage, celui de Witold Gombrowicz, auteur polonais pour lequel le dessinateur-philosophe avait même entrepris un voyage en Amérique du Sud, mais, découvrant qu'il détestait de plus en plus cet écrivain, l'abandonna en chemin pour se pencher principalement sur un penseur oublié du dix-neuvième et mort à Turin en 1882 : Joseph Arthur de Gobineau. Oublié ? Pas tant que ça... Il y a ceux qui se souviennent de Gobineau pour ses malheureuses théories raciales, mais il y a aussi - et heureusement - ceux qui se rappellent de lui comme d'un grand écrivain, un penseur hors norme, un orientaliste généreux et ouvert. Parmi ces derniers, il y a notre Nicolas Bouvier, qui plaça une citation de Gobineau en épigraphe à ses "Réflexions sur l'espace et l'écriture", à savoir : "Pendant quelques mois, vous n’aurez rien à faire qu’à marcher devant vous, où vous voudrez, comme vous voudrez, vite ou lentement ; rien ni personne ne vous presse. J’ai connu cette vie ; et je la pleure éternellement." Bouvier ne s'y était pas trompé, et Pajak non plus quand il écrit: "Il y a quelque chose d'émouvant que brouille le portrait réprobateur que l'on fait de lui. Cette émotion ne se lit pas dans son idéologie. C'est la même émotion qui me prend en songeant à Fourier, Stirner, Bakounine, Marx, Schopenhauer, Nietzsche. Cette avidité à vouloir embrasser son temps, et tout le temps humain, et le monde, et l'univers, pour en extirper une vérité, voire toute la vérité." (Page 42). Ainsi, avec le même talent développé dans les premiers trois volumes, qui dressaient un magnifique quoique mélancolique portrait de Walter Benjamin, Pajak s'aventure à faire une biographie de Gobineau en réfléchissant à sa trajectoire, ses relations (il a été ami avec Talleyrand), ses amours, pour les femmes, mais aussi pour l'Orient et le romantisme, l'inconnu et la littérature (mais n'est-ce pas la même chose?). C'est que Gobineau fait partie de cette race d'hommes qui appréhendent les choses et le monde par le texte ; il a lu Homère, Thucydide, Virgile, Dante, Machiavel. Pajak mêle son regard sur le monde à celui de Gobineau, le résultat est cette œuvre, un quatrième volume du Manifeste Incertain, où le plaisir des yeux nourri par la série de dessins en noir et blanc est accompagné par le plaisir de lire un formidable texte où se confondent les souvenirs d'enfance de l'auteur, le portrait de Gobineau, la critique de la cuisine française et celle, plus philosophique peut-être, de la réalité commerciale de notre époque... Un travail magnifique, essentiel même.

    extrait du Manifeste incertain 4, de Frédéric Pajak (publié par les éditions Noir sur Blanc) :

     

    "L'Histoire autorisée se nourrit d'images, quelles que soient la qualité et la vérité de ces images. Elle fait feu de tout bois. Rien ne ressemble moins à une ville bombardée que des images télévisées. On se souvient de la nullité des images de Bagdad bombardée par les Américains : diffusées en boucle par des journalistes aux ordres des états-majors, elles ne laissaient voir que des lueurs verdâtres scintillantes, comme dans une discothèque.

    Aucune image publicitaire d'un plat de spaghettis ne peut donner le goût d'un plat de spaghettis, et le plus large sourire d'une cagole n'y fera rien. Une image reste une image. Les images télévisées, aussi "réalistes" soient-elles, montrant des hommes, des femmes et des enfants assassinés par des balles ou par une arme chimique ne révèlent pas la réalité de la tuerie, c'est-à-dire la mort. Et l'image d'un mort, filmée quelques instants, parmi des milliers d'autres images, ne saurait rendre compte de ce temps arrêté : il y faudrait l'éternité. Et pourquoi pas ?

    La messe, autrefois, passait pour une manière de spectacle de l'histoire biblique. Elle procédait d'une mise en scène, d'un rituel. La télévision, en diffusant des images de l'Histoire événementielle, accomplit un rituel équivalent. Mais elle ne peut l'accomplir sans la publicité, son "souteneur", dont les images ne mentent pas, puisqu'elles ne prétendent à rien d'autre qu'à propager le commerce. La publicité est le langage exact de la réalité, et le commerce instaure la seule réalité qui agite les sociétés - ce qui ne signifie pas qu'aucune réalité n'est possible.

    Les rapports humains sont obligatoirement assujettis au commerce. Le travail, les loisirs, la politique, la science, la guerre, l'art : tout est, d'une manière ou d'une autre, tributaire du commerce. Seul l'amour lui échappe - je ne parle pas de la sexualité tarifée - ; c'est un sentiment qui a pour lui d'être très ancien, antérieur au commerce. Il porte la trace indélébile d'un monde variable - et de sa promesse. Je dis "véritable", parce que je pressens un monde dans le monde, caché, pelotonné, vivant. Je le connais dans l'amour, je le devine dans la peinture, la poésie, la musique. Arthur Rimbaud en savait quelque chose : "La vraie vie est absente. Nous ne sommes pas au monde". "

     

  • La carte postale du jour...

     

    "Il y a ici un appétit d'essentiel sans cesse entretenu par le spectacle d'une nature où l'homme apparaît comme un humble accident, par la finesse et la lenteur d'une vie où la lenteur tue le mesquin." Nicolas Bouvier, L'usage du monde (1963)

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    Je me souviens que la découverte de ce disque de Nature and Organisation, à sa sortie en 1994 - trouvé chez Maldoror, le commerce de disque "underground" de mon ami Kristian -, à Genève, fut une révélation car il représentait la quintessence de tout ce que j'aimais sur le moment et me permettait ainsi de m'éloigner de la vulgarité des produits de masse de cette époque (la techno, le grunge, la brit-pop...) ; ce folk noir radical était influencé par Nico, John Cale et Scott Walker, par le film culte - et sa musique géniale ! - The Wicker Man (celui de 1973, pas son misérable remake récent), proposait les textes étranges de David Tibet (Current 93), les arpèges limpides et les compositions somptueuses de Michael Cashmore, ainsi que l'apport de sonorités expérimentales et parfois même bruyantes de Steven Stapleton (Nurse With Wound), des courants pourtant opposés mais se renforçant mutuellement, offrant la perspective de nouvelles affinités électives - un chef d'oeuvre du genre pour faire bref!
    Je me souviens bien d'avoir fait écouter Beauty reaps the blood of solitude à un jeune disquaire passionné de "songwriting" (selon son appellation, qui désignait un peu tout et n'importe quoi du moment que cela ressemblait à des chansons mièvres interprétées en anglais avec peu d'instrumentation, et - malheureusement - bien souvent dénuées de composition), et que sa réaction fut étonnante puisqu'il devint nerveux à tel point qu'il se prit la tête entre les mains en s'écriant "comment peut-on faire de la musique aussi lente et triste - arrête ça, mais arrête ça!".
    Je me souviens aussi de la réponse charmante de Michael Cashmore, l'humble génie qui se cache derrière Nature and Organisation, à ma demande de réédition de ce disque trop rare en format vinyle, réponse qui fut négative mais empreinte d'une grande bonté, et j'y repense à chaque fois que j'écoute ce disque merveilleux mais condamné à rester dans l'ombre, avec mon morceau préféré, My Black Diary, parce que chanté tour à tour par des artistes dont les routes divergeront définitivement peu après, à savoir David Tibet (Current 93), Douglas Pearce (Death In June) et Rose McDowall :

    In shadows we circle
    and in shadows we blend
    Transience and its resonance
    No lifeless echo but a lifeless end!

     

    Déjà - ou seulement, à vous de choisir -, un troisième volume du Manifeste Incertain de Frédéric Pajak qui continue, par le dessin et le texte, à faire s'entrecroiser les biographies d'artistes, écrivains le plus souvent, avec sa propre autobiographie. On suit donc Walter Benjamin - figure centrale déjà des deux précédents numéros - dans son exil, en France, puis en Espagne, à bout de souffle, jusqu'à son suicide, ainsi que le parcours d'Ezra Pound, grand poète qui se prendra de passion pour l'Italie fasciste, à tel point d'ailleurs que les fascistes eux-mêmes se méfieront de lui.
    On ne peut qu'admirer, une fois de plus, les magnifiques dessins en noir et blanc de Pajak, et sa façon de décrire les personnages de Benjamin et Pound à travers des faits historiques, des rencontres, des lieux, et beaucoup de citations aussi. Il y a quelque chose de beau et de triste dans ces solitudes dues à l'exil (pour Benjamin) ou le délire (pour Pound), mais surtout chez Benjamin dont j'admire la lucidité mélancolique servie par un Pajak philosophe :

    "Benjamin est un adversaire averti du progrès. Il observe celui-ci comme on observerait une charge de cavaliers de l'Apocalypse déferlant à l'aveugle sur le territoire du monde ancien et ravageant tout, ses mœurs, son panorama, son âme. S'érigent alors des cathédrales de fer et de ciment enrobées de vitrage. Les voitures à essence hennissent.
     L'exhibition tapageuse de la modernité l'inquiète, et l'afflige. Il devient mélancolique, sachant qu'il n'y aura pas de retour en arrière, que la furie technicienne, mariage consanguin de la science et de la politique, dévaste et dévastera tout, jusqu'au moindre recoin de la vie d'avant.
     Jugé inapte au service militaire, il n'a pas eu à combattre dans les tranchées de la Grande Guerre. S'il mesure mal, ou de très loin, l'ampleur de la catastrophe humaine, il est le témoin de la reconstruction des paysages et des agglomérations abîmées - et donc de leur modernisation. La guerre sert de prétexte à la dictature du progrès. Avec l'eau courant et l'électricité viennent la paix et la domestication des consommateurs. Le confort appelle à un gouvernement inédit. Si les pionniers du progrès sont capitalistes, ses doctrinaires les plus véhéments sont communistes ou fascistes. Outre le bien-être matériel pour tous, ceux-ci en appellent à la vitesse, synonyme de société nouvelle. Et la vitesse devient inévitablement l'ennemi juré de la démocratie réelle. C'est dire que tout régime moderne est à sa manière foncièrement tyrannique : il faut faire vite, toujours plus vite. Si les nazis ont inventé le Blitzkrieg, la société civile les imitera avec succès. Le commerce mondial en adoptera les méthodes : information furtive, communication instantanée. Tout ce qui apparaît doit disparaître au plus vite. L'instantanéité fait figure de religion.
     Avec la révolution industrielle, on déclare la guerre à la lenteur - et, de surcroît, à la flânerie. Benjamin relève que, vers 1840, les flâneurs dans les passages parisiens se promenaient avec une tortue et marchaient au rythme de l'animal. Et il ironise, regrettant que le progrès n'ait pas ralenti son pas. Mais le flâneur est l'ennemi passif de la société : il déambule, contemple les marchandises, mais ne consomme pas.
     Au détour d'une phrase, d'une harangue, Benjamin discerne le malheur qui vient. L'ampleur de l'aveuglement des masses qui lui échappe, comme elle échappe à presque tous. Face à l'accélération des événements, il paraît résigné, se montre de plus en plus fataliste. Croit-il en une issue favorable, en un réveil des consciences ? Difficile à dire."