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Musique - Page 41

  • la carte postale du 17 octobre

     

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    le soleil me tourne le dos pour bientôt se cacher et pendant que Ian Curtis chante "Walk in silence, Don't turn away, in silence. Your confusion, My illusion", je feuillette le Journal Volubile de Vila-Matas et tombe sur ce passage que j'aime tant : "J'ai entendu dire que la seule manière de soigner son âme et de tendre moins la corde que l'arc de mon esprit pointe vers l'avenir. Mais en ce moment, je suis seul et le soir tombe; je vois de ma fenêtre le dernier reflet du soleil sur le mur de la maison d'en face. Bien que la corde de mon esprit soit mon tendue que l'arc, il est vrai que tant le moment de la journée que ce dernier reflet ne me semblent pas dans le contexte le plus adéquat pour viser le néant. Et, comme si c'était trop peu, je me souviens de La soif du mal avec Marlène Dietrich, regard très froid, impavide, sortant tout à trac à Orson Welles après lui avoir jeté les lettres au visage : "tu n'as pas d'avenir."."

  • la carte postale du 13 octobre

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    alors que les Swans oscillent entre feu et glace dans cette bande sonore pour les aveugles où Michael Gira chante (sur All lined up) "I see them sucking on the dirt, As if ihnaling the whole world", je lis dans le très bon essai d'Antonio Munoz Molina sur la crise espagnole - intitulé Tout ce que l'on croyait solide - : "Le plus difficile à se rappeler de cette année 2006, c'est à quel point on a voulu qu'elle soit 1931 et 1936. Obsédés par l'ouverture des fosses communes, nous n'entendions pas le fracas des excavatrices qui ouvraient de toutes parts des tranchées pour construire des maisons et des blocs d'habitations sur des terres agricoles requalifiées par des maires prévaricateurs, sur des zones humides et des forêts protégées, sur les abords du littoral restés vierges jusque-là et sur n'importe quelle surface où l'on pouvait creuser des fondations."

  • la carte postale du 10 octobre ...

     

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    en attendant la neige, je me laisse bercer par les compositions instrumentales du superbe All is falling de James Blackshaw, et je lis dans Une façon de chanter de Jean Rouaud : "Craignait-il de voir resurgir les démons enfouis sous quarante années d'une vie de labeur ? où les emportements de jadis s'étaient-ils dissous dans la routine du quotidien ? Ou avait.-il peur de se confronter au passage du temps, de ne rien reconnaître de ce qu'il avait jadis traversé : les périphéries urbaines tentaculaires, les paysages éventrés par les autoroutes, la mise au pas mécanique des campagnes, les limitations de vitesse, les contrôles plus sévères ? S'interdisait-il de renouer avec ce rêve d'évasion qui l'avait animé autrefois, peut-être s'assurait-il ainsi, par son immobilité, de la permanence des choses, comme s'il avait mis au point pour lui-même une sorte de théorème démontrant que rien ne bouge aussi longtemps qu'on ne bouge pas. Mais son pacte de stabilité l'isolait de plus en plus. Le cercle de sa cécité volontaire se rétrécissait. Jusqu'à ce point aveugle d'où avaient surgi ses larmes dernières."

  • La carte postale du dimanche 9 septembre

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    par un dimanche après-midi pluvieux, alors que J Harvey chante sur le titre The Devil "I go out To the old milestone Insanely expecting You to come there Knowing that I wait for you there That I wait for you there", je lis dans le très beau La lune assassinée de Damien Murith : "Et la mélancolie des ruelles borgnes, et la maigreur des murs qui moussent d'ennui, et les larmes des chemins de poussière, et l'échine de la terre que les années de labours ont cassée, et la monotonie d'un ciel avare : la nuit a tout avalé.

    Alors s'avance le jour et sa lumière infernale."

  • La carte postale du jour ...

     

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    avec comme arrière fond sonore l'orage et les trombes d'eau qui se déversent sur ma terrasse, et alors que Virginia Astley chante "it looks ok until you're there, and then you find that you're alone, i've got you here beside me, but love's a lonely place to be, surely life is worth more", Eric Laurrent écrit dans Ne pas toucher une de ses très longue phrase comme je les aime tant : "Justement je ne connais rien de plus détestable ni de plus morbide que la tendresse je ne vois personnellement en son avènement au sein d'un couple que l'indice de la ruine et de la déchéance des sentiments qui unissent ses deux membres la tendresse c'est le voile pudique et mièvre par lequel on recouvre l'indifférence croissante qu'on éprouve l'un pour l'autre sans oser se l'avouer par peur de la solitude c'est comment dire oui une myopathie du cœur d'ailleurs littéralement ce qui est tendre n'offre pas de résistance et se laisse facilement entamer c'est quelque chose de mou en somme de flasque de mort."