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Blog - Page 41

  • La carte postale du dimanche 3 novembre 2013

     

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    Liz Fraser des Cocteau Twins c'est un chant de sirène noyé dans un océan de réverbération, et au moment où celle-ci psalmodie sur Tinderbox (of a heart) "Through the edged are beaten, You'd feel danger there" je lis dans le livre Du trop de réalité de la pythie surréaliste Annie Le Brun : "Sans doute, "abandonner la surface, soit pour monter, soit pour descendre est toujours une aventure", insiste encore Victor Hugo, non sans rester persuadé que "tout homme est l'aventurier de son idée" mais aussi que "ce palais de l'impossible, les hommes voudront toujours l'habiter", pour l'imprescriptible raison que "nous vivons de questions faites au monde imaginaire". Et puisqu'il s'agit de "sortir du réel" pour entrer "dans le vrai", seule importe la hauteur de vue qui est directement proportionnelle à la profondeur de plongée."

  • La carte du jeudi 31 octobre 2013

     

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    se laisser étreindre par la sensualité de Lisa Germano quand elle chante sur A million times "You can't leave me no not really, we are happy with this misery, so we'll start it all again, a million times, a million times" et puis se laisser porter par la prose du serbe Goran Petrovic quand il écrit dans son merveilleux roman multidimensionnel Soixante-neuf tiroirs : "Un temps dans le temps. Adam s'est rappelé avoir entendu parler d'un homme là-bas, où les gens ne semblent construire des ponts et des bacs en temps de paix que pour pouvoir fuir en temps de guerre, qui refusait d'alimenter un maigre feu avec un livre, alors que la famille entière gelait, avant que tous l'eussent relu. Un temps dans le temps."

  • La carte postale du jour ...

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    pendant que Simon Topping, le chanteur d'A Certain Ratio, chante de sa voix grave et monocorde qui n'est pas sans rappeler celle de Ian Curtis "I tried to carry some memories, but jealousy just creeps back into my mind" je lis dans l'excellent Tyrannicide de Giulio Minghini : "L'art est avant tout un jeu de soustraction, disait quelqu'un (mais qui? impossible de m'en souvenir). Aussi, j'ai furieusement écrémé, coupé, trié. Je n'ai gardé qu'environ un tiers du livre et soigneusement dissimulé (non, je n'ai pas eu le cœur, à l'instar de Gogol, de le détruire. J'ose encore une espérer en une gloire tardive ou du moins posthume). J'avais à l'époque quarante ans, ma vie était presque complètement figée dans son architecture d'habitudes et de relations, et toutefois il lui manquait quelque chose, oui, UNE chose."

  • La carte postale du jour ...

     

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    bercé par le rock instrumental de l'album The earth is not a cold dead place du groupe Explosions in the sky, tantôt rythmé et abrasif, tantôt mélancolique et lent, je lis au début de ce nouveau livre de Jean Clair intitulé Les derniers jours : "La journée sera sombre et pluvieuse. il tombe des cordes. me voilà ramené à mon enfance, lorsque je me trouvais privé de pouvoir sortir et rejoindre mes copains, prisonnier dans la chambre.
    Derrière les vitres, poudrées de petits cristaux de pluie, grandit dans une lumière assombrie mon envie de lire et d'écrire.

    Autrefois, je lisais pour ralentir mes impatiences, la lecture était capricieuse. Lire aujourd'hui réchauffe un froid intérieur et elle exige temps et continuité."

  • la carte postale du 17 octobre

     

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    le soleil me tourne le dos pour bientôt se cacher et pendant que Ian Curtis chante "Walk in silence, Don't turn away, in silence. Your confusion, My illusion", je feuillette le Journal Volubile de Vila-Matas et tombe sur ce passage que j'aime tant : "J'ai entendu dire que la seule manière de soigner son âme et de tendre moins la corde que l'arc de mon esprit pointe vers l'avenir. Mais en ce moment, je suis seul et le soir tombe; je vois de ma fenêtre le dernier reflet du soleil sur le mur de la maison d'en face. Bien que la corde de mon esprit soit mon tendue que l'arc, il est vrai que tant le moment de la journée que ce dernier reflet ne me semblent pas dans le contexte le plus adéquat pour viser le néant. Et, comme si c'était trop peu, je me souviens de La soif du mal avec Marlène Dietrich, regard très froid, impavide, sortant tout à trac à Orson Welles après lui avoir jeté les lettres au visage : "tu n'as pas d'avenir."."